15.10.15 – 08 :03

Il y a des gens qui vivent une vie entière sans mettre leur sexe au soleil.
Jamais ils ont pensé à s’étendre nu sur le canapé ensoleillé, avec les jambes écartées à l’astre divin. Je songeais à ça ce matin alors que j’étais debout devant la fenêtre, mon bol de céréales à la papaye extra mûre à la main et mon ventre gonflé de massaï encore plein de gouttes de douche.

Je me suis assise maintenant. J’allume la musique depuis mon ordinateur, saudosa maloca de Adoniran Barbosa, ça remplit tout l’appartement de son et mes cheveux mouillés sèchent vite.

Hier, je suis allée à ce cours donné par le type qui fut durant 8 ans le premier assistant de Jodorovsky. On aurait dit que le maître en personne était là tant il avait déteint sur son élève. Il s’exprimait pareil, avec ce simplisme provocant, donnant une séance de développement personnel sans en avoir l’air. Il a tiré les cartes à quelques personnes de la salle, et expliqué la psychomagie. La psychomagie c’est une application du symbolisme au premier degré, c’est plein d’humour. Il exhorte à se débarrasser de son intellectuel. C’est très freudien, aussi, tout ça, plein de liens familiaux et sexuels. Il nous a par exemple dit à nous les femmes, que peut-être la solution pour gagner de l’argent c’était d’avoir un pénis, et alors il fallait qu’on s’en construise un qu’on garderait dans notre sac.

Il nous a fait faire un exercice sur le pardon, et nous a demandé de visualiser quelqu’un et de l’illuminer, puis de l’entourer avec tous les gens de la salle. Niais ? Il n’y a que l’intellect qui puisse qualifier quelque chose de niais, et l’intellect était prohibé. C’était bien, cet exercice, il a duré 5mn et a fonctionné à la perfection car j’ai pleuré instantanément. Je crois en l’efficacité symbolique. J’ai gorgé mon père de lumière, et mon pardon a été simple, évident. Je suis si chrétienne au fond, l’exercice est naturel.