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Se lever et aller dehors. Sortir du lit, marcher zombie, ouvrir la porte du balcon et se laisser tomber sur la chaise longue. Refermer les yeux. Sentir les 5 sens se réveiller, l’un après l’autre. L’air sur la peau, les petits cheveux sur la nuque, frisson. Entendre les voitures puis les oiseaux. Ouvrir les yeux collés par le maquillage de hier. Faire du café soluble. Deux fois.

Je viens d’avoir une forte impression de nature. Je comprends que c’est parce que je suis enfin entrain de respirer de l’air qui n’est pas conditionné. Je suis à São Paulo et le reste du temps, l’air est toujours conditionné. Le ciel est gris presque jusque tout en haut. Il n’y a pas d’horizon, seulement des tours et des voitures. Le paradis n’est pas offert, il faut le créer sur un coin de balcon.

Je me sens en Europe ici. Se sentir en Europe c’est à dire faire partie de l’histoire, du grand tout. C’est désagréable, on sent tout de suite le besoin d’ouvrir les journaux. Rien avoir avec Rio où le temps n’existe pas. Je sais que je vivrai ici un jour. Mais je sais que ça n’est pas ma terre, elle ne vibre pas sur les mêmes latitudes métaphysiques. Sans nature la vie est absurde. Il n’y a que la forêt la mer et le soleil pour justifier l’existence.

Ça sent le gaz. Ça arrive souvent. Le plus difficile avec la tristesse, c’est accepter qu’elle dure. Je croyais que quand on acceptait la tristesse après elle partait, je croyais ainsi m’en débarrasser. Mais après les larmes, d’autres larmes surgissent. Tristeza não tem fim, felicidade sim.